Patients réfractaires : l’arthrose du genou et ses profils complexes

2 October 2025

Journée mondiale de l’arthrose - Patients réfractaires et arthrose du genou

L’arthrose est l’une des principales causes de douleur et de perte de mobilité, touchant près de 650 millions de personnes dans le monde, dont environ 365 millions souffrent d’arthrose du genou. En Belgique, près de 19 % de la population adulte est concernée. Chaque année, l’arthrose du genou entraîne plus de 27 000 prothèses, avec une proportion croissante de patients opérés avant 65 ans.

Sa prévalence a plus que doublé en 30 ans, portée par le vieillissement de la population et l’augmentation du surpoids et de l’obésité.

Au-delà de ces facteurs bien connus, une réalité clinique reste encore trop peu reconnue : les patients réfractaires. Chez ces patients, les traitements conservateurs ne permettent pas de restaurer une qualité de vie satisfaisante, tandis que la chirurgie – souvent considérée comme la dernière option – n’est pas immédiatement souhaitable ni toujours envisageable. Il s’agit notamment de patients jeunes et actifs présentant des séquelles post-traumatiques, d’atteintes fémoro-patellaires ou de profils métaboliques complexes, autant de situations qui compliquent la prise en charge clinique.

L’arthrose du genou ne peut plus être réduite à une simple question d’âge ou d’« usure ». Elle représente un véritable problème de santé publique, avec un poids socio-économique croissant. Face à cette réalité, la recherche et l’innovation doivent poursuivre le développement d’alternatives adaptées, pour répondre aux besoins non couverts et offrir des solutions durables aux patients.

Arthrose du genou : une maladie dégénérative aux multiples visages

L’arthrose du genou n’est pas seulement une usure progressive du cartilage liée à l’âge. C’est une maladie dégénérative chronique qui affecte l’ensemble de l’articulation, impliquant plusieurs mécanismes : dégradation progressive du cartilage, inflammation variable de la membrane synoviale, remodelage de l’os sous-chondral et modification de l’environnement cellulaire intra-articulaire.

La maladie évolue souvent par poussées : douleurs, raideurs et gonflements alternent avec des phases plus calmes. En arrière-plan, un cercle vicieux s’installe : la dégradation du cartilage libère des débris qui alimentent l’inflammation ; l’inflammation génère radicaux libres, médiateurs et enzymes qui accélèrent les lésions. Le stress mécanique surcharge encore l’articulation, aggravant les dommages.

L’arthrose peut toucher un compartiment unique (médial, latéral ou fémoro-patellaire) ou l’articulation entière (atteinte tricompartimentale). Son évolution dépend de nombreux facteurs intrinsèques et extrinsèques : âge, poids, génétique, traumatismes articulaires, posture, activité professionnelle et sportive, statut métabolique et état de santé global. Cette diversité impose une approche individualisée.

Thérapies conservatrices : la base de la prise en charge

Les recommandations médicales belges et internationales insistent sur l’importance des stratégies non chirurgicales :

  • Activité physique adaptée : marche, vélo, natation, renforcement musculaire
  • Rééducation fonctionnelle : kinésithérapie, exercices de mobilité et de stabilité
  • Hygiène de vie : perte de poids, adaptation des activités quotidiennes

Le mouvement reste central. L’éducation thérapeutique et la physiothérapie contribuent à préserver la fonction articulaire, réduire la douleur et ralentir la progression, permettant de retarder – voire d’éviter – la chirurgie.

Le défi des patients réfractaires

Chez certains patients, les traitements conventionnels (corticoïdes, acide hyaluronique, PRP) montrent des résultats limités. Ces profils spécifiques, bien que décrits dans la littérature, restent sous-représentés dans les essais cliniques et nécessitent des stratégies personnalisées.

Il s’agit notamment de :

  • Patients avec atteinte fémoro-patellaire
  • Patients en surpoids ou obèses, où surcharge mécanique et inflammation chronique s’additionnent
  • Patients éligibles ou non disposés à la prothèse totale, mais conservant un genou encore stable

Profils cliniques des patients réfractaires atteints d’arthrose du genou

La question demeure : quelles options lorsque la douleur persiste malgré tout ? Quand les traitements standards ne suffisent plus, et que la chirurgie n’est pas souhaitée ou possible immédiatement ?

La recherche explore désormais de nouvelles approches, notamment des biomatériaux injectables qui agissent à la fois sur la lubrification articulaire et sur l’environnement oxydatif et inflammatoire.

Une innovation belge pour les patients réfractaires : du champignon de Paris à la Chine

Un exemple est celui des injections de KiOmedine® CM-Chitosane, un biopolymère dérivé du champignon de Paris et développé par la société belge KiOmed Pharma.

Cette innovation vient de franchir une étape historique : son approbation réglementaire en Chine, un fait rare pour une biotech européenne dans un environnement réglementaire particulièrement strict.

Du champignon de Paris à la clinique

À partir du champignon de Paris, les chercheurs de KiOmed Pharma extraient le chitosane, transformé en laboratoire en carboxyméthyl-chitosane – une version ultra-pure, active dans l’environnement complexe de l’articulation arthrosique.

Ses bénéfices :

  • Lubrification améliorée et soulagement efficace de la douleur et de la raideur
  • Action anti-inflammatoire durable par reprogrammation des macrophages et contrôle du stress oxydatif
  • Résultats cliniques démontrés, y compris chez des patients réfractaires, avec un soulagement rapide (dès la première semaine), maintenu jusqu’à 12 mois, et parfois un report de la chirurgie de prothèse

Carboxyméthyl-chitosane issu du champignon de Paris pour l’arthrose
Vers une prise en charge personnalisée

Cette approche illustre le passage nécessaire d’une vision standardisée à une stratégie personnalisée et pluridisciplinaire.

Pour les patients réfractaires, ces innovations peuvent permettre de :

  • Maintenir plus longtemps une activité professionnelle ou sportive
  • Préserver autonomie et qualité de vie
  • Retarder une chirurgie non souhaitée immédiatement
  • Réduire la pression sur les systèmes de santé en offrant des alternatives aux parcours classiques

La Journée mondiale de l’arthrose rappelle que cette maladie dépasse largement le cadre du vieillissement. Elle concerne des profils variés – y compris de jeunes patients actifs – pour lesquels préserver ou restaurer le mouvement constitue un objectif thérapeutique majeur.

L’acceptation de l’innovation de KiOmed Pharma en Chine témoigne d’une reconnaissance internationale d’une approche belge dédiée à ces situations cliniques complexes.

Associations de patients

L’arthrose du genou peut affecter la mobilité, le confort quotidien et la confiance dans l’activité physique. En complément de la prise en charge médicale, plusieurs organisations indépendantes offrent informations, conseils pratiques et soutien par les pairs :

  • www.fondationarthrose.org
    (Belgique)
  • www.aflar.org
    (France)